En avril 2008, nous avons eu droit à la superbe réédition
du Journal d’adolescence de Virginia Woolf dans la collection
« La Cosmopolite » aux éditions Stock.
Il s’agit d’un magnifique volume de 502 pages, agrémenté
d’un arbre généalogique détaillé qui permet de mieux situer
la nombreuse parenté de Virginia.
La couverture reprend le célèbre portrait photographique
exécuté en 1902 par George Charles Beresford, alors que
l’édition anglaise la plus récente publiée par Pimlico en 2004
est illustré par le cliché de 1902 représentant Virginia avec
son père Sir Leslie Stephen (Cliché de la note du 3 novembre
2008 : Virginia Woolf en 2008)
Le Journal d’adolescence (1897-1909) est après la publication
de 1993, la deuxième édition française du texte original publié
par la Hogarth Press en 1990 sous le titre :
« A Passionate Apprentice : The Early Journals, 1897-1909 »
La traduction est de Marie-Ange Dutartre et ce Journal contient
une brève présentation de Geneviève Brissac et surtout la très
riche préface de Mitchell A. Leaska pour l’édition anglaise de 1990.
La lecture de ce journal qui se situe chronologiquement entre
Le journal de Hyde Park Gate (L’enfance) et le Journal intégral
de l’âge adulte, est un pur bonheur, tellement la fantaisie et la
justesse de Virginia Woolf sont déjà présents en toute liberté.
J’adore quand Miss Stephen raconte le voyage qu’elle fit en
Grèce, accompagnée de ses frères, sa sœur et Violet Dickinson.
Virginia n'a que 24 ans mais la précision de son style est
déjà inimitable. Arrivée à Olympie, le 14 septembre 1906,
elle exécute froidement l'Italie :
"Il n'y a pas lieu de dépenser de l'encre inutilement
pour décrire la traversée de l'Italie. Il a fait très chaud
puis froid - nous avons raté des trains - trouvé des hôtels –
& parcouru, ce faisant, l'Italie d'un bout à l'autre."
Il faut dire que voyager avec Virginia, cela devait être
quelque chose. D'aucuns la trouvaient horriblement snob,
moi je la trouve terriblement anglaise, à cette époque
où l'Angleterre était la première puissance économique et
militaire du monde et les Anglais qui voyageaient beaucoup
se sentaient partout chez eux.
Evidemment Virginia a une vision des Grecs modernes très
Woolfienne :
"Les Athéniens les plus pauvres - & tous ont l'air pauvre..."
ou encore :
"Les habitants d'Athènes ne sont naturellement pas plus
athéniens que moi. Ils ne comprennent pas le grec du
siècle de Périclès - lorsque je le parle."
C'était une époque où les classes moyennes n'existaient
pas encore, le grec et le latin constituaient la base de la
culture et de l'éducation comme à Cambridge où l'étude
du grec était incontournable.
Le seul regret pour cette magnifique édition provient encore
une fois du titre qui est inadapté. La référence à l’adolescence
est impropre, car elle suggère un unique souci chronologique
alors que dans l’édition originale le découpage est professionnel.
Comme le dit Mitchell A. Leaska dans la préface : « Cette première
chronique constitue, par conséquent, les débuts de l’apprentissage
de la future Virginia Woolf romancière qui, pour l’heure, est encore
Adeline Virginia Stephen et se prépare au métier d’écrivain. »
Jeudi 22 janvier 2009
du Journal d’adolescence de Virginia Woolf dans la collection
« La Cosmopolite » aux éditions Stock.
Il s’agit d’un magnifique volume de 502 pages, agrémenté
d’un arbre généalogique détaillé qui permet de mieux situer
la nombreuse parenté de Virginia.
La couverture reprend le célèbre portrait photographique
exécuté en 1902 par George Charles Beresford, alors que
l’édition anglaise la plus récente publiée par Pimlico en 2004
est illustré par le cliché de 1902 représentant Virginia avec
son père Sir Leslie Stephen (Cliché de la note du 3 novembre
2008 : Virginia Woolf en 2008)
Le Journal d’adolescence (1897-1909) est après la publication
de 1993, la deuxième édition française du texte original publié
par la Hogarth Press en 1990 sous le titre :
« A Passionate Apprentice : The Early Journals, 1897-1909 »
La traduction est de Marie-Ange Dutartre et ce Journal contient
une brève présentation de Geneviève Brissac et surtout la très
riche préface de Mitchell A. Leaska pour l’édition anglaise de 1990.
La lecture de ce journal qui se situe chronologiquement entre
Le journal de Hyde Park Gate (L’enfance) et le Journal intégral
de l’âge adulte, est un pur bonheur, tellement la fantaisie et la
justesse de Virginia Woolf sont déjà présents en toute liberté.
J’adore quand Miss Stephen raconte le voyage qu’elle fit en
Grèce, accompagnée de ses frères, sa sœur et Violet Dickinson.
Virginia n'a que 24 ans mais la précision de son style est
déjà inimitable. Arrivée à Olympie, le 14 septembre 1906,
elle exécute froidement l'Italie :
"Il n'y a pas lieu de dépenser de l'encre inutilement
pour décrire la traversée de l'Italie. Il a fait très chaud
puis froid - nous avons raté des trains - trouvé des hôtels –
& parcouru, ce faisant, l'Italie d'un bout à l'autre."
Il faut dire que voyager avec Virginia, cela devait être
quelque chose. D'aucuns la trouvaient horriblement snob,
moi je la trouve terriblement anglaise, à cette époque
où l'Angleterre était la première puissance économique et
militaire du monde et les Anglais qui voyageaient beaucoup
se sentaient partout chez eux.
Evidemment Virginia a une vision des Grecs modernes très
Woolfienne :
"Les Athéniens les plus pauvres - & tous ont l'air pauvre..."
ou encore :
"Les habitants d'Athènes ne sont naturellement pas plus
athéniens que moi. Ils ne comprennent pas le grec du
siècle de Périclès - lorsque je le parle."
C'était une époque où les classes moyennes n'existaient
pas encore, le grec et le latin constituaient la base de la
culture et de l'éducation comme à Cambridge où l'étude
du grec était incontournable.
Le seul regret pour cette magnifique édition provient encore
une fois du titre qui est inadapté. La référence à l’adolescence
est impropre, car elle suggère un unique souci chronologique
alors que dans l’édition originale le découpage est professionnel.
Comme le dit Mitchell A. Leaska dans la préface : « Cette première
chronique constitue, par conséquent, les débuts de l’apprentissage
de la future Virginia Woolf romancière qui, pour l’heure, est encore
Adeline Virginia Stephen et se prépare au métier d’écrivain. »
Jeudi 22 janvier 2009