samedi 1 novembre 2008

La chambre de Jacob

Couverture de la nouvelle édition parue en février 2008


Je viens de relire La chambre de Jacob,

dans sa magnifique édition 2008 de la collection

« La Cosmopolite » aux éditions Stock.


Ce sont 280 pages de bonheur tant l’écriture de Virginia

est un enchantement, une sorte d’envoutement poétique

et pourtant le thème principal du livre est

fondamentalement dramatique : l’absence.


Virginia évoque la mort sans en parler.

la Première Guerre mondiale constitue la toile de fond

tragique d’une recherche, d’une reconstitution désespérée.

Une mère survivante et son fils qui est parti.


Virginia avait été sérieusement ébranlée

par la perte soudaine de Thoby, son jeune frère,

mort très jeune, en 1906, d’une typhoïde.

C’est ce manque là qu’elle exprime,

qu’elle montre à travers les larmes silencieuses

de Betty Flanders.


La chambre de Jacob est marquée du chiffre Trois.


C’est le troisième roman de Virginia Woolf,

après The Voyage out et Nuit et jour.


Elle le publiera en 1922, trois ans après Night and day

en 1919 et trois ans avant Mrs Dalloway qui sortira

en 1925.


Et enfin, à ma connaissance, c’est le seul roman

de Mrs Woolf qui a eu l’honneur de

trois traductions différentes en français :


L’édition de 1942 chez Stock était une traduction

de Jean Talva.

C’est la version qui figure dans le premier tome de

L’Œuvre Romanesque édité par Stock, en 1973,

avec une présentation de Max-Pol Fouchet

et une préface de Diane de Margerie.


C’est Magali Merle qui avait traduit l’édition de 1993

par la Librairie Générale Française.

Cette deuxième traduction a fait l’objet d’une réédition

en 2005 dans la collection « biblio » du Livre de Poche,

avec en couverture un très beau tableau d’Harry Watson

intitulé :

« Homme assis sur un rocher et fumant la pipe »


Et c’est Agnès Desarthe, une éminente spécialiste

Woolfienne qui a traduit l’édition de 2008 chez Stock.


La chambre de Jacob est une œuvre étrange,

comme une inspiration surréaliste

interprétée par un pinceau impressionniste.

C’est un récit, une situation qui est d’une délicatesse

exceptionnelle comme si la plume de Virginia

en les effleurant n’avait fait que caresser les feuilles.



Cet ouvrage, publié en 1922 comme l’Ulysse de Joyce,

est le premier grand roman expérimental de Virginia Woolf,

notamment par le morcèlement du récit et par une

composition extrêmement novatrice.


Encore !


Dimanche 19 octobre 2008

2 commentaires:

Woolfeur a dit…

Bonsoir,

Est-ce que tu as lu tous les 3 traductions différentes?

Moi, j'ai les 2 premières, mais je ne les ai pas encore lues :))
Je les feuillete en lisant ton texte...

Merci pour la note très intéressante...
Ecrit par : Apinya | 19.10.2008


Hello,
J'ai lu les deux dernières et je dois dire que la traduction de 2008 par Agnès Desarthe est remarquable.
Elle apporte encore plus de fluidité et de volatilité au texte, comme s'il avait été écrit par un papillon.
Kisses en V. O.
Ecrit par : Woolfeur | 20.10.2008

Anonyme a dit…

Helloooo Woolfeur,

Je vois le déménagement...

BONNE INSTALLATION sur ce toile et je te remercie de retard pour tes explications sur les traductions différentes versions de ce roman.

Bon Dimanche,