samedi 27 décembre 2008

Journal d’un écrivain

Couverture de la dernière édition en français


A Writer’s Diary a été édité en 1953 à Londres à l’initiative

de Léonard Woolf qui a rassemblé en près de six cent pages

un condensé du journal intégral de 1915 à 1941,

originellement en vingt-six volumes.


Comme le mari de Virginia l’explique dans sa préface du

1er janvier 1953, il a extrait des Journaux tout ce qui relevait

du travail d’écrivain de Virginia, d’aout 1918 à mars 1941.


En tout et pour tout, je connais quatre versions en français

qui diffèrent uniquement par leur présentation.


A ma connaissance, il existe une seule traduction qui est

l’œuvre de Germaine Beaumont et la seule et unique préface

est celle écrite par Léonard Woolf.


Journal d’un écrivain en un volume (Ed. du Rocher)

En 1958, paraît en France Le journal d'un écrivain de Virginia

Woolf, traduit de l'anglais par Germaine Beaumont, résultat

d'un travail extrêmement soigné qui a commencé presque

quatre ans plus tôt. Cette première version en français de

587 pages est publiée par les Éditions du Rocher à Monaco


Journal d’un écrivain en deux volumes (Coll. 10/18)

En 1977, parution de la première édition en format poche

qui est également la seule en deux volumes.

C’est l’éditeur : Union Générale d'Editions qui publie les

deux volumes dans la collection 10/18. Le tome 1 comprend

286 pages contre 302 pages pour le tome 2.


Journal d’un écrivain en un volume (Ed. Christian Bourgois)

En 1984, les Editions Christian Bourgois publient à leur tour

le Journal d’un écrivain en un volume de 587 pages,

puis le rééditent en 1994.


Journal d’un écrivain en un volume (Coll. 10/18)

Le 10 octobre 1995, les Editions Christian Bourgois publient

une version de 573 pages, au format poche, dans la collection

Bibliothèques - 10/18. Ce livre sera réédité le 19 aout 1999

puis le 12 septembre 2000 avec des retirages en mai 2003

et décembre 2004.


Comme il me semble impossible de résumer un tel travail

de compilation, je me permets de citer l’article publié

par Michel Jean-Baptiste le 5 octobre 2000 sur l’Express.fr

que je trouve fort explicite :


« Pour qui n'a pas le temps ou les moyens de se plonger

dans les huit volumes de la version intégrale (chez Stock),

voici un condensé du journal de Virginia Woolf. Choisis et

publiés par son mari dans les années 50, ces extraits se

rapportent à son travail d'écrivain. Une suite d'illuminations

et de dépressions, la création au jour le jour, l'un des plus

beaux journaux intimes de la littérature mondiale. »




Pour éclairer cette rapide présentation d’un ouvrage

remarquable, je ne peux résister au plaisir de citer Virginia

dans une des premières pages du Journal d’un écrivain :



1920

Lundi 26 janvier

« Le lendemain de mon anniversaire ; ainsi j’ai trente-huit ans.

Soit. Il est indéniable que je suis beaucoup plus heureuse

que je ne l’étais à vingt-huit ans. Et plus heureuse que je ne

l’étais hier, car j’ai entrevu cet après-midi une formule nouvelle

pour un autre roman.

Supposons qu’une chose découle d’une autre – comme dans

un roman non écrit, et pas seulement pendant dix pages, mais

pendant deux cents peut-être – est-ce que cela ne donnerait

pas l’aisance et la liberté que je cherche ?... »



La merveilleuse expression d’une femme qui vivait par
et pour les mots.



Dimanche 28 décembre 2008


vendredi 26 décembre 2008

Les mots de Virginia



Words Fail Me

Pour Noël, j'ai rencontré Virginia
qui parle en 1937, à la BBC.

Son intervention a pour titre :

"Les mots me manquent"

et elle constitue un

"éloge adressé aux mots".

C'était le 29 avril 1937,

c'était hier.

a eulogy to words

7 min 29 de bonheur

en ligne sur BBC Four

écoutable avec Real Player.

Vendredi 26 décembre 2008


mercredi 17 décembre 2008

Nuit et jour





Virginia Woolf commença l'écriture, comme activité professionnelle,

en 1905, initialement pour le supplément littéraire du Times.

En 1912, elle épouse Leonard Woolf, fonctionnaire et théoricien

politique.

Son premier roman, The Voyage Out, est publié en 1915.


Night and day est le deuxième roman de Virginia Woolf.

Elle le termine en 1918 et écrit une nouvelle "Kew Gardens".

En juin 1919, Virginia a 37 ans. A la suite d'une banale dispute

avec sa sœur Vanessa, elle achète sur le champ une maison

près d'Asheham qui représentait une dépense inconsidérée

et irréfléchie, sans prendre l'avis de son mari, maison

qu'ils n'occupèrent jamais.


A la fin de l'année son ouvrage "Nuit et Jour" reçoit de la critique

un accueil élogieux. Seule Katherine Mansfield manifeste

dans un article perfide une opinion particulièrement défavorable

qu'elle rétractera verbalement un peu plus tard.



Curieusement Nuit et jour qui rappelle fortement Jane Austen

est de facture beaucoup plus classique que son premier roman

« La Traversée des apparences ». On peut penser qu’il s’agit

également d’une autobiographie déguisée, tant l'atmosphère

et les personnages évoquent la propre condition de l'auteur.



Roman des passions tout autant que des réticences,

il pose les questions que peuvent faire naître l'amour,

celle de l'égalité des sexes ou de la solitude.



Sur fond de prise de conscience féminine dans l'Angleterre

du début du siècle où les femmes n’ont pas encore le droit de vote,

l’histoire met en scène quatre personnages principaux,

la belle Katherine, le dominateur William, l’indépendante Mary

et Ralph l’idéaliste, qui affrontent des questions difficiles comme

le refus chez la femme, d’être prisonnière d’un carcan social ou

la nécessité d’un échange spirituel égal entre les sexes.



Katherine ne croit pas en l'amour, ni même en la passion.

Pourtant, comme Virginia, elle finira malgré tout par se fiancer

à un jeune homme pour lequel elle n'éprouve guère de sentiments.



Comme les œuvres de Jane Austen, Nuit et jour est d’une lecture

aisée et les hésitations et les questionnements perpétuels

des personnages m’ont fortement rappelé le « dédale » Proustien !


A ma connaissance, il n’existe que deux versions françaises

de Night and day :

- La première édition française date de 1933, par les

Éditions du siècle, Collection : Les Maîtres Etrangers.

Je ne connais pas le traducteur.



- La deuxième édition, achevé d'imprimer le 4 décembre 1984

a été publiée en 1985 par Flammarion dans la collection

Lettres étrangères, avec une traduction de Catherine Naveau.



A ma connaissance, la dernière réédition date du 08/01/1992

et aujourd’hui, le titre est définitivement indisponible.

Quelques exemplaires des deux versions sont en vente sur Internet

et dans les librairies spécialisées, mais ils sont rares

et donc relativement onéreux.



De toute façon il sera nécessairement réédité un jour,

car Nuit et jour, c’est mieux que du chocolat,

ce sont 408 pages de plaisir purement Woolfien !


Mercredi 17 décembre 2008