mercredi 17 décembre 2008

Nuit et jour





Virginia Woolf commença l'écriture, comme activité professionnelle,

en 1905, initialement pour le supplément littéraire du Times.

En 1912, elle épouse Leonard Woolf, fonctionnaire et théoricien

politique.

Son premier roman, The Voyage Out, est publié en 1915.


Night and day est le deuxième roman de Virginia Woolf.

Elle le termine en 1918 et écrit une nouvelle "Kew Gardens".

En juin 1919, Virginia a 37 ans. A la suite d'une banale dispute

avec sa sœur Vanessa, elle achète sur le champ une maison

près d'Asheham qui représentait une dépense inconsidérée

et irréfléchie, sans prendre l'avis de son mari, maison

qu'ils n'occupèrent jamais.


A la fin de l'année son ouvrage "Nuit et Jour" reçoit de la critique

un accueil élogieux. Seule Katherine Mansfield manifeste

dans un article perfide une opinion particulièrement défavorable

qu'elle rétractera verbalement un peu plus tard.



Curieusement Nuit et jour qui rappelle fortement Jane Austen

est de facture beaucoup plus classique que son premier roman

« La Traversée des apparences ». On peut penser qu’il s’agit

également d’une autobiographie déguisée, tant l'atmosphère

et les personnages évoquent la propre condition de l'auteur.



Roman des passions tout autant que des réticences,

il pose les questions que peuvent faire naître l'amour,

celle de l'égalité des sexes ou de la solitude.



Sur fond de prise de conscience féminine dans l'Angleterre

du début du siècle où les femmes n’ont pas encore le droit de vote,

l’histoire met en scène quatre personnages principaux,

la belle Katherine, le dominateur William, l’indépendante Mary

et Ralph l’idéaliste, qui affrontent des questions difficiles comme

le refus chez la femme, d’être prisonnière d’un carcan social ou

la nécessité d’un échange spirituel égal entre les sexes.



Katherine ne croit pas en l'amour, ni même en la passion.

Pourtant, comme Virginia, elle finira malgré tout par se fiancer

à un jeune homme pour lequel elle n'éprouve guère de sentiments.



Comme les œuvres de Jane Austen, Nuit et jour est d’une lecture

aisée et les hésitations et les questionnements perpétuels

des personnages m’ont fortement rappelé le « dédale » Proustien !


A ma connaissance, il n’existe que deux versions françaises

de Night and day :

- La première édition française date de 1933, par les

Éditions du siècle, Collection : Les Maîtres Etrangers.

Je ne connais pas le traducteur.



- La deuxième édition, achevé d'imprimer le 4 décembre 1984

a été publiée en 1985 par Flammarion dans la collection

Lettres étrangères, avec une traduction de Catherine Naveau.



A ma connaissance, la dernière réédition date du 08/01/1992

et aujourd’hui, le titre est définitivement indisponible.

Quelques exemplaires des deux versions sont en vente sur Internet

et dans les librairies spécialisées, mais ils sont rares

et donc relativement onéreux.



De toute façon il sera nécessairement réédité un jour,

car Nuit et jour, c’est mieux que du chocolat,

ce sont 408 pages de plaisir purement Woolfien !


Mercredi 17 décembre 2008

4 commentaires:

Une page par jour a dit…

Je viens de découvrir votre blog à l'instant et forcément, j'y reste! Je suis tombé moi-aussi dans la virginiamania, depuis peu, car je suis bien loin d'avoir votre culture sur elle, mais je sais que je vais petit à petit m'imprégner de tout ce qu'elle a pu écrire.

J'ai commencé en septembre par son journal d'adolescence, qui venait de sortir. Un peu au hasard, me disant qu'il serait peut-être temps de lire quelque chose de VW. J'ai suivi avec la lecture d'Orlando, et je lis maintenant ses textes autobiographiques d'Instants de vie. Je pense que je lirai ensuite la Traversée des apparences.

www.unepageparjour.com

Woolfeur a dit…

Bonjour,
Merci pour vos mots aimables. J'ai vu que vous aviez un magnifique blog de pro, félicitations. Pour Virginia, je pense que vous n'avez pas commencé par le plus facile. Je suis sûr que le "Voyage Out" va vous enchanter, pour moi c'est de la grande magie Woolfienne. Je n'ai pas de conseil à vous donner car vous êtes une lectrice avisée, mais je trouve que le Virginia Woolf d'Alexandra Lemasson est une remarquable approche de l'univers Woolfien et puis après vous serez obligée de fermer les yeux et de plonger sans fin dans Mrs Dalloway, l'étoile noire qui a changé la dimension de l'écriture.
Encore merci.
Belle journée.

Une page par jour a dit…

Finalement, j'ai acheté "Les vagues", mais pas la version de Marguerite Yourcenar, celle de Cécile Wajsbrot. J'ai comparé les deux versions de la première page, et je me suis mieux senti dans celle-la. Difficile à dire pourquoi...

Woolfeur a dit…

Bonjour,
Je crois que vous avez bien fait d'opter pour la nouveauté.
Personnellement, je trouve la version de Marguerite Yourcenar, qui faisait autorité jusqu'à maintenant, très difficile à lire.
Donc j'ai également acheté la nouvelle traduction de Cecile Wajsbrot qui me semble plus lumineuse (en plus comme j'adore Turner, l'édition de Christian Bourgois est à mon goût...).
Pensées de mots pour vous.